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La pêche sportive en mer
 
 
Vendredi 30 janvier
Cette carangue est mon oeuvre, j'en interdis toute diffusion ou publication !

Bref historique

Mon épouse, mon fils et moi sommes rentrés de métropole le 29 janvier vers 3 heures du matin, et avec le décalage horaire et les heures à sommeiller dans l'avion, impossible de fermer l'œil bien sûr. Et pourtant, le vendredi 30, après un sommeil court mais profond, je me lève à 03h45 pour faire une sortie bateau avec Hervé et Damien mon fiston. J'ai préparé tout le matériel la veille, il ne me reste qu'à prendre mon petit déjeuner et préparer celui du fiston qu'il prendra sur le bateau car, bien entendu, je ne le réveillerai qu'au dernier moment pour monter dans la voiture où il pourra continuer sa nuit le temps de rejoindre Hervé, soit une demi-heure de dodo en plus. J'embarque aussi 5 litres de liquides divers à boire car la journée s'annonce caniculaire.

C'est du sport !!!

Nous arrivons chez Hervé vers 04h50 et chargeons immédiatement tout dans le bateau... et en route pour la mise à l'eau et le large. Au programme, pêche au jig juste à la sortie de la passe, donc en pleine mer, par des fonds dépassant 50 mètres (nous serons plus souvent sur des fonds supérieurs à 130 mètres). Les poissons recherchés ? Essentiellement les thons jaunes. Le matériel pour ça ? Hervé a une canne spéciale jig, puissance 400gr, équipée de son tout nouveau moulinet Décathlon 70-4 (je viens de le lui ramener de France) et de tresse 50 livres ; j'ai ma canne de petite traîne équipée de mon moulinet Décathlon 70-3 et dacron 50 livres. Cette pêche consiste à descendre au fond un leurre lourd et brillant (plus il flashe, mieux c'est), puis à le remonter en ferrant amplement, un rapide coup de manivelle pour absorber le mou et on recommence, en marquant de temps en temps un arrêt un peu plus prononcer. Une fois le leurre en surface, on ouvre le pick-up et on le renvoie au fond pour recommencer. C'est physique, extrêmement physique !!! Si vous n'êtes pas en parfaite condition, oubliez cette technique ! Mais si votre constitution vous permet les travaux d'Hercule, alors n'hésitez pas, les poissons que vous allez toucher valent largement les efforts déployés.

La mer est plate, rigoureusement plate ! Incroyable sous les tropiques et pour la Nouvelle-Calédonie toujours arrosée par les alizés. Il est à peine 06h lorsque nous attaquons, Damien déjeune, mais il aimerait bien pêcher aussi (j'ai préparé le lancer pour lui). Quelques oiseaux - des puffins - planent juste au-dessus de la surface de l'eau, mais aussi loin que porte le regard, il n'y a pas une seule chasse. Les premiers emplacements ne donnent rien et l'absence de vent et de courant oblige de mettre le moteur pour se déplacer. La chaleur est déjà bien là, j'ai mal au dos et surtout au bras droit, ma technique de pêche en pâti énormément ! Je monte un gros cormoran sur le lancer et j'aide Damien à pêcher. C'est Hervé qui a droit à la première touche, normal, il n'y a pratiquement plus que lui qui pêche, et après un combat puissant mais sans "gros" départ, il hisse dans le bateau un thon jaune de 7 kilos. La suite est beaucoup moins "drôle"...

Il commence par se faire casser sans pêcher ! Son jig pendait à ??? mètres sous le bateau pendant qu'il nettoyait le pont après le passage du thon (c'est un poisson qui a énormément de sang) et lorsqu'il a voulu reprendre les animations, il n'y avait plus rien au bout !?! Nous n'avons même pas vu la canne bougée ! Presque une heure plus tard, il touche - toujours au jig - un très joli poisson, mais la tresse de 50 livres casse presque aussitôt au niveau du galet du pick-up de son moulinet ! Et une bonne demi-heure plus tard, nouvelle très belle touche et nouvelle casse, toujours au niveau du galet !?! Là, j'avoue que nous nous sommes regardés pour essayer de comprendre, car trop c'est trop ! Ce moulinet est neuf, la tresse aussi ! Hervé l'a bien cogné assez fortement contre le pont pendant le combat avec le thon et que le pick-up ne reste plus enfiché dans le porte galet, mais nous ne voyons aucune trace de coup sur le galet ! Je lui passe la paire de loupe que j'ai toujours sur moi pour les inspections minutieuses => il ne voit rien ! Pour moi, c'est sûr qu'il y a quelque chose, par exemple une minuscule fente où la tresse doit se glisser et s'y bloquer, entraînant la casse immédiate. Son moulinet étant maintenant bien mal rempli, il ne peut plus pêcher assez profond. Juste avant de quitter les lieux, je fais - bien involontairement - une petite démonstration de la redoutable efficacité de la pêche aux appâts naturels. Le thon étant un peu grand pour la glacière, Hervé lui avait coupé la queue (que nous avons gardée). J'en prélève un petit morceau et je le place sur mon jig que je descend à peu près à 50 mètres de profondeur puis je mets la canne dans un des portes cannes du bateau, je l'assure et je retourne essayer de démêler les perruques de la tresse dans le moulinet de Damien. Hervé est le premier à "alerter", ma canne est fortement sollicitée - elle fait presque le cercle ! - par un poisson qui a l'air d'être de belle taille ! Mais le combat est nul, il me faut pomper comme un malade pour remonter le truc centimètre par centimètre alors que, de temps en temps, j'ai droit à un gros départ qui me prend 30 mètres ! Cette séance de musculation s'éternise, mais j'arrive enfin à monter pas loin de la surface un… petit requin de 1m/1m20 !!! Le problème, c'est qu'il est pris par le milieu du dos ! 3 départs plus tard, Hervé arrive à le tenir par le bas de ligne contre le bord du bateau, puis à lui passer la gaffe dans la gueule. Avec le couteau, je réussi à faire une petite entaille dans la peau, libérant ainsi le poisson… qui ne se fait pas prier pour repartir.

Hervé est passablement écœuré par son manque de chance - sûr qu'il est bien mal récompensé des efforts qu'il a consenti - aussi nous quittons la zone. En nous rapprochant de la barrière de corail, j'essaye de pêcher un poisson pour "amuser" Damien, mais j'ai trop de perruques dans le moulinet, pourtant un Daïwa à enroulements croisés (je vous rappelle que je descends presque de l'avion et que je n'ai eu que le temps de monter la tresse dans le moulinet, pas de la passer à la Biafine !!!), nous sommes obligés de renoncer. La traîne ne donnera rien non plus, dommage pour Damien qui avait fait l'effort de se lever de si bonne heure pour nous suivre ! Hervé s'est baigné pendant que j'animais le cormoran et il a été stupéfait de sa nage, que ce soit ses plongées dans un nuage de bulles ou ses imitations de poisson blessé agonisant (les "POP" sonores sont quand même plus "classiques") !

Hervé me donnera un gros morceau du thon, j'en profiterai pour faire un tartare de thon, un vrai régal. Il faut donc du thon très très frais (puisque mangé cru), des câpres, un œuf (pour 4 personnes), de la moutarde, de la mayonnaise béarnaise ou tartare (je préfère la béarnaise), un oignon jaune, de l'huile d'olive, des herbes de Provence... et du citron (pas trop, ce n'est pas pour le "cuire"), plus sel et poivre. Première étape, enlever la peau et les arrêtes du thon et le mettre au frais pour n'en sortir que petits morceaux par petits morceaux. Ensuite, il faut le préparer, c'est à dire ne conserver que la chair en raclant délicatement les tendons (où la hacher). Une fois fait, juste avant de le manger, y ajouter tous les ingrédients et bien mélanger… à déguster avec du pain grillé !

 

Dernière modification de cette page : mercredi 11 février 2004 à 20:59