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La pêche sportive en mer
 
 
Samedi 6 juin
 
Dimanche 7 juin
Cette carangue est mon oeuvre, j'en interdis toute diffusion ou publication !

Samedi => Nouméa

Sortie seul sur Nouméa, par mer calme, très calme... sauf que toute la Nouvelle-Calédonie veut enfin profiter du lagon => Des bateaux partout, impossible de faire pêche (bordure + traîne pour le thazard) sans être dérangé ! Bref, bredouille, avec un bébé orphie qui s'est ferré tout seul sur mon popper, j'ai cassé 2 branches du triple pour ne pas le massacrer ! Et le sondeur tout neuf qui a marché pendant une bonne heure, puis s'est bloqué sur 8m4... et finalement m'afficher un beau et permanent "sonar failure" !!!

Dimanche => Prony

Sortie à Prony avec Manu => 6 à 0 ! Je n'ai pas pris un poisson, lui 6 ! Pour commencer, comme c'est la saison fraiche et que les thazards sont (doivent être ?) là, nous attaquons à la traîne juste à la sortie du phare... mais comme les cannes de traine sont restées à la maison, nous trainons avec nos cannes à lancer (celles qui nous servent au thon bien sûr). Tiens, le sondeur remarche !?! Nous remontons, chacun sa canne tenue fermement (ben oui, j'ai laissé les "assurances" dans la voiture, je ne pensais pas que nous allions trainer vu le bide de hier !), nous remontons donc vers Port Boisé en longeant la falaise, j'ai mis un PN à bavette qui m'a valu pas mal de thazard, une valeur sûre ; Manu une jupe latex bleu fluo... Au bout de même pas un kilomètre, je renonce tellement ce truc tire sur la canne et m'arrache le bras ! Manu continue seul, la jupe n'ayant que très peu de résistance à l'avancement... et il me dit même de mettre les gaz !?! Bon, je m'exécute, mais je reste dans les 15 noeuds (la mer est plate)...

Arrivés vers le premier cap, pour augmenter un peu les chances, je tombe à 10/12 noeuds, mais je n'y crois absolument pas (j'ai jamais rien pris avec une jupe ! Il n'y a qu'avec Hervé, dans le Nord, que j'ai touché des poissons avec ces trucs)... et PAN ! Sa canne se plie méchamment (normal, à cette vitesse !), je coupe les gaz (quoique... par réflexe, j'ai accéléré !!! La canne a bien failli exploser !), il combat... le poisson sonde (sans doute 40 mètres à cet endroit, mais le sondeur étant à nouveau HS...)... il doit pomper ferme... enfin, le poisson remonte, c'est un thazard de 3 kilos... pris par les bretelles ! Dire que je les ai cherché pendant 5 heures hier, sur tous les "hots spots" connus, pour rien ! Et là, dans un secteur où je n'ai jamais rien pris => PAN !

Après avoir monté une jupe - en bandes plastiques et autres trucs qui flashent - sur ma canne, nous repassons 2 fois sur la zone (les thazards de cette taille vivent en bande impressionnante. Je me souviens d'une plongée bouteille en Guadeloupe où, nous baladant par - 25m, nous sommes tombés sur un groupe d'une grosse centaine qui sont restés à tourner au-dessus de nos têtes)... pas de second poisson... Direction la seconde pointe rocheuse de ce cap... rien (une chasse de petites bonites un peu au large, mais aucun intérêt, je n'y vais pas)... En se refait un passage de tout le cap, histoire de ne pas partir de la zone alors que c'était là qu'il fallait pêcher => rien.

Nous continuons, toujours avec les 2 jupes en action, vers Port Boisé... Arrivés à hauteur du premier platier, Manu me fait signe d'esquiver vers la droite car nous sommes sur le corail (le soleil tape bien, je vois le fond, au moins 7 mètres quand même). Je fais un écart de 20 mètres => PAN ! Toujours sur sa canne ! Rapidement, il rentre un second thazard - 4 kilos - bien pris par la bouche celui-là, il n'y a eu aucun combat (les thazards ne bougent vraiment qu'à partir de 6 à 8 kilos). Bref, j'enlève ma jupe et je cherche un truc dans mes boites qui soit en latex... Une imitation de calamar fera l'affaire, je n'ai rien d'autre de toute façon. Je n'ai jamais rien pris avec malgré que sa nage, sa couleur, ses yeux... soient d'un réalisme bluffant. Nouveau demi-tour...

Quelques centaines de mètres plus loin, c'est enfin pour moi ! Une touche énorme, à faire exploser la canne (heureusement que je l'avais bien coincée entre mes jambes, en plus de la tenir fermement avec la main droite). Je coupe le moteur aussitôt. Le contact est bizarre, j'ai l'impression d'être accroché au fond car rien ne bouge ! Sauf que, de temps en temps, le bestiau me sort 3 ou 4 mètres de tresse sans que je ne puisse l'arrêter. Puis il vient vers nous (c'est peut-être plus la barque qui va vers lui), passe sur notre droite... je le pompe comme un malade pour le faire monter, le voir, savoir à quoi j'ai affaire (requin ? ignobilis ? anglais ? grosse loche ? ...)... Sur un bon dix mètres, ça marche ; puis, sans doute la vision de la barque, nouveau départ tranquille inarrêtable, mais ce coup-ci, vers le corail ! J'ai beau forcer à m'en faire exploser le dos, rien, il avance imperturbable... Et c'est la casse (touche de la tresse sur un bloc de corail sans doute) !!! Avec Manu, nous restons sur notre faim, à nous poser pleins de questions. Un requin ? Ils tirent plus de fil que ça. Une grosse igno ? Oui, une vraiment grosse... quoique un thon de 12 kilos, à ces profondeurs, fait exactement pareil...

Je ne remonte pas (plus de leurre approprié), nous repartons vers Port Boisé, Manu continuant de traîner. Quelques centaines de mètres plus loin, nous croisons - entre nous et le récif - un autre bateau, en traîne lui aussi. Ils nous font signent qu'ils ont déjà 5 poissons... et ils en ferrent un sixième juste un peu plus loin, dans la zone que nous venons de traverser ! C'est la pêche, c'est la vie, faut faire avec...

Nous sommes presque à Port Boisé, Manu me demande de m'arrêter à la fausse passe, ce que je fais avec plaisir. Il commence au gros popper, histoire de débusquer la carangue de 40 kilos qui peuple ses rêves, je suis plus modeste, je monte un petit popper sur ma toute nouvelle Daïwa... Après 4 ou 5 lancers dans toutes les directions, Manu laisse tomber l'artillerie lourde et passe sur sa Tenryu, avec un Z-Claw de Zenith... C'est le leurre du jour ! Il va me faire un festival, commençant - sur ce poste - par manquer deux ou trois poissons, puis sortant une saumonée de 4 ou 5 kilos... et à nouveau un ou deux ratés... et un jaunet... Bon, direction Port Boisé que je prenne ma revanche...

Le seul truc que je vais toucher, c'est un... albatros ! Après renseignement, c'est un albatros de Buller (Thalassarche bulleri) classé NT sur la liste rouge 2009 des espèces menacées ; il niche en Nouvelle-Zélande à Chatam, Snares, Solander. C'est une première observation en Nouvelle-Calédonie.

Albatross de Buller
 
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Il arrivera à prendre mon leurre avant que je n'ai eu le temps d'absorber le mou de la tresse (le vent s'est levé, il a tourné, il est à l'Ouest). Manu fera deux autres saumonées, plus petites (c'était tant que le très léger vent d'Est soufflait. Dès qu'il est passé à l'Ouest, nous aurons quelques "montées", mais pas une seule prise).

Le retour sera très humide, avec vent et clapot de face ! Nous arrivons à la mise à l'eau trempés jusqu'au caleçon ! Car le vent, prévu la veille par la météo comme devant tourner, un bon point pour eux, n'est pas resté entre les 5 à 7 noeuds prévus, mais sans doute entre 15 à 20 noeuds ! Ça change tout, dans une barque de 3m40 !!!

Et pour finir cette journée, pour qu'elle soit "mémorable", sur la route du retour, nous nous faisons doubler par une Mercédes blanche (je me suis en fait arrêter pour la laisser passer)... et un bon kilomètre plus loin, grosse fumée noire sur la droite, en contre-bas de la route, en pleine ligne droite ??? C'est "notre" Mercédes ! Je m'arrête pour porter secours avant que tout ne s'embrase, la voiture est couchée sur le flanc droit, l'accélérateur est à fond... l'accès est difficile, je m'élance quand même, pose un pied sur la porte arrière gauche... et j'arrive à extraire, par la fenêtre du conducteur, une jeune mélanésienne qui ne semble pas blessée. Bon, au conducteur, qui visiblement est coincé. J'arrive à ouvrir sa porte (toujours ce nuage de fumée noire à l'arrière laissant présager un rapide embrasement), je lui demande de couper le moteur... il me répond qu'il ne peut pas !?! Je me penche, et à la vue du Neiman - arraché, les fils sont coupés => voiture volée ! - je comprends ! D'ailleurs, il nous demande de ne surtout pas appeler les "flics" sinon il finira en taule ! Peu importe, je dois le sortir de là ! Je l'attrape par le bras gauche et le soulève... ce qui lui permet de se libérer et de surtout libérer ses pieds qui écraser l'accélérateur !!! Ouf, on s'entend déjà mieux ! Du coup, le moteur s'arrête. Je le sors à son tour, Manu le récupère sur la route, puis je remonte à mon tour. Entre temps, une connaissance à Manu s'est également arrêtée, nous discutons un peu pour savoir quelle suite donner à cet évènement... mais le gars ne veut toujours pas que l'on appelle les flics, mais un... dépanneur !?! Vu l'état d'épave de la voiture, il ne risque pas de reconduire un jour ça ! Bref, nous lui proposons de prendre sa copine jusqu'à Nouméa où elle trouvera une solution... mais elle ne veut pas ! Pendant que le gars, avec le téléphone de Manu, cherche à joindre des contacts, je retourne à la voiture car la fille est en train d'essayer, par la portière passager, de récupérer son sac. La sotte, elle va se coincer !!! Je gueule un bon coup, et lui dit que je m'en occupe. J'ouvre à nouveau la portière conducteur - un gros chien noir en profite pour sortir, et je rentre dans l'habitacle. C'est un bordel pas possible ! Entre les cannettes de bierre vide à l'arrière (Manu me dira que le gars était bourré), le tabac à rouler et les "pochettes" de papier plié (canabis) dans le vide poche, la rouille qui a tellement bouffé le métal que l'on voit le jour sous la pédale d'embrayage, des fringues et autres trucs sur le siège arrière... et ça pue !!! Bref, je commence par récupérer un téléphone portable que j'envoie à Manu (le gars nous signale qu'il n'a pas d'unité !), puis le fameux sac à main, et j'essaye de m'extraire. Heureusement, la nana et Manu me viennent en aide car la portière ne veut pas rester ouverte... Bon, on fait quoi ??? Le gars ayant enfin réussi à joindre quelqu'un - qui lui a raccroché au nez... puis rappellé, toujours sur le tel de Manu - et comme nous sommes en retard, nous les laissons tous les deux là, qu'ils se démerdent !

Voilà, nous faisons le reste de la route en nous racontant les autres "aventures" similaires que nous avons connues... et moi en ruminant, car j'ai quand même pris un 6 à 0 de la part de Manu ! C'est surtout mon porte-monnaie qui va souffrir de ma vengeance !

Dernière modification de cette page : lundi 13 juillet 2009 à 09:15