PLAN DU SITE AUTRES RECITS
La pêche sportive en mer
 
 
4 jours avec Manu à Port Bouquet
Cette carangue est mon oeuvre, j'en interdis toute diffusion ou publication !

Port Bouquet est une presqu'île de la côte Est de la Nouvelle-Calédonie, au Sud de Thio, presque au début de la Côte Oubliée lorsqu'on arrive par le Nord. Cette presqu'île n'est séparée de l'île "Toupeti" que par un mince chenal au très faible tirant d'eau (à sec à marée basse lors des grands coefficients). Plus au Nord de cette île se situe l'îlot Nemou, seul îlot de Nouvelle-Calédonie possédant un dortoir à roussettes (dortoir appelé ici nid)... nous en reparlerons...
 

carte trouvée sur le site de la commune de Thio

Lundi 11 janvier

Départ de Nouméa à 06h30, direction Bouraké pour récupérer le bateau de Manu. Trois heures plus tard, nous voici au "camping" de la tribu. La première chose à faire est de monter les tentes... sous le hangar car il pleut et la météo n'a pas prévu la moindre amélioration ! Pour moi, c'est long car ma tente a plus de 10 ans, les arceaux sont multi réparés, conséquence des coups de vent qu'elle s'est prise. Pour Manu, c'est une "automatique" et il rigole bien lorsqu'il la déplie d'un coup de poignée devant mon nez ;-) Le reste de notre prise de possession des lieux - nous sommes seuls et avec cette météo, nous le resterons - est rapide, nous mettons alors le bateau à l'eau, avalons deux ou trois trucs et départ pour la première virée...

Direction la passe entre l'île Toupeti et l'îlot Nemou pour aller voir à quoi ça ressemble après les récifs... Ben, nous n'irons pas jusqu'à la passe car une chasse éclate juste sur notre gauche... Je suis le premier en action (normal, Manu étant aux commandes, il lui faut positionner le bateau puis couper le moteur), avec un Blues Code orange et je touche au premier lancer un poisson. Quelques minutes plus tard, une bonite de 2 kilos atterrit dans le bateau. Comme la chasse a disparu, nous pêchons alors la bordure de l'île Toupeti... J'ai la chance avec moi, je touche sur un montage perso (un octopus avec en tête une olive de 30 gr, le tout traversé par du câble d'acier 100 kg et armé d'un simple 6/0) presque au premier lancer un joli bossu doré. Quelques minutes plus tard, Manu touche au popper ce qui semble être une carangue... mais se révèlera être une bonite de 3 kilos ! L'après-midi se poursuit tranquillement au même endroit, avec quelques poissons pris, nous avons essayé d'entrer dans la passe... mais nous n'allons pas plus loin, trop de vent ! Comme il faut préparer le feu pour le repas de ce soir - et avec la pluie, trouver du bois "sec", c'est pas gagné ! - nous ne nous attardons pas plus que ça. Un dernier lancer sur la bordure pour Manu... Tiens, une chasse sur ma gauche ! Au premier lancer, touche... et sortie sans fioriture d'une bonite de même pas le kilo ! Sur ce, direction la tribu pour leur donner tous les poissons sauf une saumonée d'un kilo que nous gardons pour nous.

Nous accostons sur la plage en face de la chapelle


Cliquez sur l'image pour l'agrandirL'allée qui mène à l'église est toujours impeccable

Comme très souvent chez les kanaks, la tribu est très bien tenue, très propre (grâce aux femmes qui ramassent en permanence les détritus laissés par les hommes ! Ce qui fait que dans Nouméa ou sa banlieue, comme les femmes ne repassent pas derrière les hommes, c'est sale !) et le contraste est saisissant entre leurs jardins verts et les nôtres cramés par le soleil (la côte Est est beaucoup plus arrosée que la côte Ouest). Les "maisons" sont des baraques dont les murs sont soit en fibrociment soit en tôles ondulées

Cliquez sur l'image pour l'agrandirBaraque au bord de la plage dans la tribu

Manu connaît tout le monde ! Il vient souvent ici pour des réunions dans le cadre de la protection du lagon et de son classement au patrimoine de l'humanité. Nous allons chez le petit chef, de son prénom Julien, et nous lui donnons les poissons. En retour, ils nous offrent du café et du thé (bien agréable parce que la pluie nous a bien refroidie !). Nous ne nous attardons pas car il y a le feu à préparer avant la nuit !

Finalement, nous n'aurons pas trop de difficulté à nous approvisionner en bois mort : Manu a déniché quelques grosses branches (avec en prime 3 piqûres de fourmis électriques dans le cou !), moi des plus petites et quelques tiges de bambous (ça explose dans le feu, de vrais pétards, faut bien rigoler un peu !) ; en y ajoutant les palmes de cocotier mises à la disposition des campeurs juste à côté du "barbecue", c'est parfait ! Notre premier repas commence par un "petit" Ricard, puis des cuisses de poulet marinées accompagnées de chips et d'un Gabernet d'Anjou (mon rosé préféré) => nous nous sommes couchés très... biens (surtout moi)... et très tôt ;-)

Mardi 12 janvier

La journée commence de très bonne heure car nous nous levons avec le jour (il pleut toujours, mais moins que hier). Après le petit déjeuner, Manu va au bateau pour faire quelques bricolages, je range un peu le campement et prépare le matériel de pêche en attendant... Une fois sur l'eau, nous partons direct vers la passe où nous mettons trois cannes de traîne en action... À trop raser le récif sans l'avoir repéré au préalable, un des leurres accroche et le dacron casse avant que nous ayons pu réagir, sans doute une faiblesse sur ce fil car cela fait très longtemps que je n'utilise plus ces cannes. Je rentre les 2 autres cannes et nous continuons vers le large - le vent est "modéré" dirons-nous - vers un haut fond que signale la carte... Manu s'y essaye au gros popper, histoire de faire monter une grosse ignobilis (son rêve : une igno d'au moins 40 kilos) => rien, même pas un suivi. Nous continuons la prospection de ce haut-fond à la traîne => un petit thazard de 3 kilos et une casse à la touche à cause d'une survitesse du moulinet, le frein étant réglé trop mou ! Les conditions de mer étant "difficiles" (depuis la prise du thazard, je suis "malade", pas au point de vomir, mais pas opérationnel à 100%), nous laissons le "large" (l'objectif de sortir en haute mer est remis à demain) et reprenons la prospection du platier qui nous avait bien réussi hier.

Ce coup-ci, c'est Manu qui cartonne, je n'ai à mon actif qu'une petite grisette... Lorsque la matinée fut bien entamée, nous rejoignons la tribu pour leur donner les 3 poissons gardés, Julien n'est pas là (il est avec sa famille à Thio toute la journée) mais il a laissé des consignes pour qu'on nous serve thé et café et qu'on nous donne des mangues... Manu est resté au bateau, je ne m'attarde pas et nous rentrons au camping pour nous restaurer un peu.

L'après-midi sera consacrée à la prospection du platier de l'autre côté de la passe. Manu continue de bien s'amuser, mes résultats sont loin d'être aussi bons. Le soir, en rentrant, Manu fait un détour pour me montrer le "nid de roussettes".


Cliquez sur l'image pour l'agrandirLe nid de roussettes est dans les pins colonnaires de droite les plus hauts. Remarquez le merveilleux temps radieux que nous avons eu !
Cliquez sur l'image pour l'agrandirUne roussette
Cliquez sur l'image pour l'agrandirLa baie de cet îlot
Pour les voir, il suffit de crier bien fort et quelques unes s'envolent ; si on ne fait pas ça, il est impossible de les voir pendues à leur branche... Finalement, ce sont 5 autres poissons que nous donnons à la tribu, dont un gueule d'acier qu'ils ne mangeront pas car d'après eux ils sont toujours gratteux ici (les gens de Unia les prenaient pourtant)... La corvée de bois sera vite expédiée car Manu déniche juste au dessus du camp un petit arbre mort. Le "petit" Ricard sera aussi apprécié que la veille, la bouteille de Bordeaux aussi ;-) Ah ! Petite anecdote : bien que nous n'ayons pas vu le soleil de la journée, nous avons attrapé tous les deux un superbe coup de soleil !!!

Mercredi 13 janvier

Il ne pleut pas, mais le ciel est bien couvert, on ne voit pas les îles de l'autre côté de la baie ! Par contre, le vent est "faible". Nous partons vers la passe pour y faire un coup de traîne. Manu met à l'eau sa canne armée d'une jupe pendant que j'arme les 2 miennes (je n'avais pas compris qu'il voulait traîner à nouveau dans la passe)... Au moment de mettre en action ma première canne, je ne lâche pas le fil car je ne comprends pas ce qu'il fait, son fil part d'un côté à l'autre devant nous alors que le bateau va tout droit !?! Les fils vont s'emmêler !!! Je regarde Manu, il est tout aussi perplexe que moi... nous comprenons aussitôt qu'un poisson a pris son leurre à sa mise à l'eau au ras du bateau ! Quelques minutes plus tard, Manu monte dans le bateau un thazard d'un bon 5 kilos ! Après avoir tourné deux fois dans le secteur pour rien, nous prenons la direction du Sud vers deux îlots et des hauts fonds où une ignobilis de 40 kilos, l'ignobilis dont rêve Manu, a été vue à maintes reprises, elle a même été prise en photo... En y allant, le moins que l'on puisse dire c'est que les quelques oiseaux rencontrés cherchent les chasses - de thons si possible - autant que nous ! Pour être franc, depuis que Manu m'a dit que la moyenne des fonds dans ce lagon est de 30 mètres, je ne crois pas du tout à des incursions de thons ici. Nous tomberons sur une chasse de bonite, mais aucune ne se saisira de nos Blues Codes.

Une fois dans la zone, je prends les commandes et Manu lance et relance son énorme popper dans toutes les directions. Le vent s'est bien levé, le clapot aussi, et si le bateau ne reste pas en propulsion dans son cap, c'est tout simplement impossible de pêcher ! Le résultat est affligeant, avec seulement 2 suivis dont un anglais. Nous pêchons alors les bordures de ce secteur... Bossus dorés et saumonées sont au rendez-vous, mais pas comme nous l'avions espéré, c'est même assez triste comme pêche pour un endroit pareil ! Une fois la dernière dérive terminée, nous reprenons la direction de la tribu pour leur donner le poisson...

L'après-midi verra le début de la fin du séjour car les poissons que nous garderons seront ramenés à Nouméa, les gens de la tribu nous ayant promis de la glace... Nous débutons par la prospection de deux hauts fonds au milieu de la baie. Je touche au premier lancer une très belle saumonée, mais elle est trop grosse - c'est mon avis - elle repart à l'eau (Manu l'identifie comme étant une "gros points" toujours gratteuse). Manu enchaîne par une petite "taille portion" qu'il garde, moi une de même taille qui repart à l'eau.

Puis nous allons prospecter la bordure du platier de la presqu'île Saint-Roch où nous ne touchons que des petits poissons. Nous ne nous attardons pas et allons pêcher la baie de l'îlot Nemou => toujours des prises régulières chaque fois que nous tombons sur un bon secteur, dont un napoléon hyper batailleur pour Manu... mais que c'est beau ! Je vais vous montrer l'îlot et les roussettes, mais ce n'est rien, c'est sous l'eau qu'il faut regarder ! Ce n'est que du corail de toutes sortes et de toutes espèces à perte de vue, mais au lieu d'être un "champ plat" comme à Bouraké, c'est tout le long d'une pente que le corail s'est établi ! Absolument magnifique !!!


Cliquez sur l'image pour l'agrandirPresque la même photo que hier... mais la luminosité est bien meilleure.
Cliquez sur l'image pour l'agrandirSi vous demandez à la tribu, ils installerons votre tente dans un campement sous ces arbres (pas de ce côté c'est sûr, mais de l'autre ; et il y a un chemin pour aller d'une plage à l'autre).
Cliquez sur l'image pour l'agrandirLa fin de la partie basse de l'îlot. On devine dans l'eau les massifs coralliens
Cliquez sur l'image pour l'agrandirEntre la partie basse et la pointe
Cliquez sur l'image pour l'agrandirLes arbres poussent sur les rochers !
Cliquez sur l'image pour l'agrandirLe nid de roussettes.
Cliquez sur l'image pour l'agrandirLes roussettes.
Pas la peine de cliquer, c'est un zoom.
 
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Ah, le soir, nous avons mangé la saumonée pêchée le premier jour. Un gars de la tribu nous a fourni l'indispensable papier aluminium, je l'ai posée dessus, j'y ai rajouté deux beaux morceaux de beurre et du sel, j'ai bien refermé et je l'ai posée sur la plaque... Un retournement sur l'autre face une demi-heure plus tard... Manu fait cuire du riz et prépare des oignons pour la sauce (j'y rajoute un sucre pour moi, lui du gingembre)... Une autre demi-heure plus tard (le temps de finir le rouge de la veille) nous mangeons... heu... vous voulez vraiment savoir ? Il est impossible de décrire à quel point c'est bon !!! Une autre bouteille de Bordeaux plus tard, Manu me dira en allant se coucher qu'il est bien allumé ;-)

Jeudi 14 janvier

La matinée commence sous les meilleurs hospices car il n'y a pas de vent et il ne pleut pas ! Mais pourquoi le bateau est-il pendu à la chaîne de l'encre ??? Je me mets à l'eau et je le ramène au bord... La corde qui l'attachait à un arbre est posée sur la plage arrière, presque roulée avec soin !?! Manu comprend vite et monte vérifier : on nous a volés le dernier bidon d'essence pendant la nuit !!! Après inspection, ils ne nous ont pris que ça (et larguer l'amarre quand même !)... Manu va à pied à la tribu - elle est à 100 mètres - et revient quelques minutes plus tard avec un bidon de 20 litres. Ce n'est pas le sien, c'est un "dédommagement" fait par Julien le petit chef. Son bidon sera retrouvé au bord de la route, ce sont des "cousins" de Thio venus hier soir à bord d'une voiture volée qui ont fait ça ! En partant, nous faisons un détour par la plage de la tribu où un gars nous donne la glace promise (10 litres !). Julien est aussi là... et une biche les accompagne !!! Manu m'explique qu'un jour un gars à trouver une biche et son faon qui traversaient entre les 2 îles, la biche a abandonné son faon à l'arrivée du bateau, l'homme l'a alors recueilli... Je la caresse un bon moment, c'est fou comme elle est affectueuse. Et ce regard ! Je ne serai jamais un chasseur ! Par contre, c'est une boule de nerfs et de muscles. Dès qu'un bruit suspect retenti, elle fait de ces bonds ! Me voilà à rêver d'une biche sur ma pelouse et de roussettes dans ma volière...

Nous allons jusqu'à la passe et traînons d'abord jusqu'au haut-fond de mardi, puis jusqu'à l'îlot. Là, Manu craque, tant pis, il ne ramènera pas de thazard, mais faut passer à une pêche plus active ! Avant de me mettre en action, je prends une photo


Cliquez sur l'image pour l'agrandirL'îlot de rêve...

Manu me mettra à nouveau la raclé... Bon, j'explique :

  1. Il lance toujours très loin, ce qui lui permet de prospecter beaucoup plus de champ que moi (mais ce qui lui vaut aussi beaucoup plus de casses que moi car les poissons piqués loin sont beaucoup plus difficiles à maintenir en surface que ceux piqués près ; il a perdu en tout 10 leurres, moi que 5, dont 2 de traîne)
  2. Si j'ai du poisson dans le congélateur, je ne suis pas "très motivé" pour en tuer davantage, et actuellement, j'en ai un peu trop (surtout depuis la sortie à Bouraké avec Rémi)... Pour ne pas vexer la personne avec qui je pêche, je fais "semblant" de pêcher, mais je ramène soit très vite (présence possible de bossu), soit trop lentement (carangue et saumonée). Mais parfois, même en faisant semblant, on attrape du poisson, comme hier la grosse saumonée qui est repartie à l'eau (elle a attrapé le leurre alors que je moulinais comme un fou pour sortir de la zone propice).
C'est surtout sur un haut-fond devant le bonhomme de Port Bouquet où nous nous laissons dériver moteur relevé qu'il fera la différence, prenant poisson sur poisson.

Au retour, comme nous sommes juste en essence, nous prenons le chenal... La marée étant "moyenne", ça passe en surveillant bien. Bon à savoir pour une prochaine fois. Et pour finir, je prends quelques photos de la baie :

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Et voilà le panoramique ;-)

Bon, reste à tout plier, ranger et à sortir le bateau de l'eau. Pour le pliage/rangement, ce fut chose vite régler. Mais pour le bateau ! Nous amenons à la main la remorque là où nous l'avions mise à l'eau, y montons le bateau puis Manu l'attache à sa voiture (un Grand Vitara V6), démarre et... s'ensable ! La marée est trop basse pour que les roues soient sur la terre ferme ! Première chose, détacher la remorque pour sortir la voiture de là : dans une grande débauche d'énergie, nous y arrivons enfin ! Seconde étape, monter la remorque (avec le bateau dessus) sans redescendre la voiture sur la plage : nous tirons trois cordes entre son crochet de remorquage et la remorque, et en avant... sauf que la remorque a tendance, très fortement même, à se planter le nez dans le sable ! Je reste donc juste devant et je la soulève chaque fois qu'il y en a besoin... ce qui est exténuant ! Et surtout hyper dangereux car si une corde casse, je me la prends en pleine figure !!! Il aurait fallu un madrier ou une grosse branche pour faire ça, me permettant de m'éloigner suffisamment des cordes... mais nous avons brûlé tout ce que nous avons trouver ! Nous avons la chance avec nous, nous sortons de la plage sans aucun autre problème.


 
 
 

Dernière modification de cette page : mardi 26 janvier 2010 à 17:17