Vous trouverez dans cette page toutes les explications nécessaire à la fabrication de mon cormran, en espérant qu'il vous donne entière satisfaction - ce sont les poissons qui le diront - et peut-être qu'il fasse naître de votre imagination un leurre tout aussi intéressant… que vous mettrez à la disposition de tous sur Internet, je n'en doute pas. À la fin de cette page, je parle de la réparation des bavettes cassées sur les poissons nageurs du commerce ; il est évident que vous pouvez partir de ces explications pour faire vos propres leurres à bavettes, je l'ai fait, ça marche ! Seul problème - pour moi - c'est le temps que cela demande. Fin du bavardage, en avant…

Mes nouveaux cormorans, avec une olive en queue en guise de lest => une vraie réussite, que ce soit le gain de temps à la fabrication ou la qualité de l'animation, sans parler de l'excellente pénétration dans l'air ! (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Matériel propre au cormoran
- De la corde à piano "costaud" (je mets de la 80/100ème, 190 livres de résistance). La corde à piano est un fil en acier inox que l'on trouve maintenant très facilement chez tous les marchands d'articles de pêche.
- Des anneaux brisés de taille adaptée au leurre (je prends des "légers" car je préfère perdre un triple que le leurre, ou pire, casser sur la tresse !),
- Des hameçons triples de taille adaptée au leurre (je mets des Mustad n°6 sur les 8 cm et des Owner 4x n°2 sur les 12 cm)
- Du polystyrène très dense, c'est à dire avec des billes les plus fines possible (j'ai une grande plaque de 2 cm d'épaisseur, j'en tire des bandes de 1,5 cm de large, c'est idéal). Pour les très gros leurres de traîne, récupérez un morceau de planche à voile. Si vous voulez un leurre plus épais que votre chute, vous pouvez coller 2 morceaux (ou plus) l'un sur l'autre avec de la colle à bois mais la mise en forme sera un peu plus délicate, il vaut mieux un bloc d'un seul tenant.
- Des olives en plomb (ou autre truc en plomb)… par exemple, pour mes cormorans de 8 cm, je prends des olives normales de 4 gr, je les fais fondre et je les coule sur l'armature dans un moule en bois demi-cylindrique ; pour ceux de 12 cm, je mets une olive de 38 gr.
- Et si vous voulez le renforcer : de la bande de renfort en "mat" (non tissé), c'est un genre de tissu de verre très fin qui sert aux peintres, plombiers... à colmater les petites fissures, mais ne pas prendre le "roving" (tissé), il est trop dur à mettre en œuvre dans les petites tailles ! En fait, n'importe quel tissu qui boit la résine (il devient alors transparent) convient s'il est facile à mettre en œuvre (j'ai essayé la gaze pour les pansements par exemple, elle s'effiloche un peu, mais ça passe. J'en ai mis deux couches).
Matériel pour le faire
- un cutter (lame neuve !)
- du papier de verre à bois moyen
- un poinçon
- tout feutre capable d'écrire sur du polystyrène sans le faire fondre : stabilos, feutres effaçables de tableau (je viens d'essayer un BIC, il le fait fondre !), feutres pour les enfants… (mes marques préférées : Stabilo, Mali-Marker, Staedtler, Reynolds super Propy)… Je ne peux que vous conseiller d'essayez sur une chute de polystyrène avant de décorer vos leurres.
- de la résine époxy (normale si possible, c'est celle qui prend en 2 heures à 20 °C). La résine polyester dissout le polystyrène ! Si vous n'avez que celle-là, passez un coup de colle à bois (diluée à l'eau au besoin) et laissez sécher 2 jours. Ou remplacez le polystyrène par du polyuréthanne (clark foam).
- de l'alcool à brûler (pour nettoyer l'époxy)
- du sopalin, des vieux journaux et des sacs plastiques de super marché
- deux seringues identiques (sans les aiguilles bien sûr)
- de la colle cyanolicrate (super glu 3)
- un pot de yaourt (en plastique) vide, propre et sec
- une spatule en plastique ou tout autre "outil" plat pour passer la résine, mais pas un pinceau, trop de pertes ! Attention à sa longueur, elle doit être suffisante pour dépasser du pot où vous allez mélanger la résine, sinon vous allez vous en mettre plein les doigts ! Une astuce : coupez d'un coup de cutter le pot de yaourt vers son milieu.
- du fil de pêche pas trop gros (20/100ème par exemple), mais faites avec ce qui vous tombera sous la main, c'est l'occasion de vider des bobines qui se servent plus depuis des lustres
- des pinces à becs ronds, des pinces à becs plats et des pinces normales (et si possibles coupantes, sinon rajoutez des tenailles)
- une râpe demi ronde
- et un moteur de tournebroche ! Récupérez-le à la casse (dans un four) ou achetez-le, mais sans lui, vous allez perdre énormément de temps et de résine ! Dans l'axe du moteur, là où vient se ficher la broche, j'ai mis une cheville et vissé dans celle-ci un gros anneau à vis sur lequel est attaché une agrafe (sans émerillon bien sûr). De l'autre côté, j'ai un support lourd où les leurres sont reliés par 2 agrafes avec émerillons mises bout à bout. Le moteur est fixé sur une planche que je leste (dictionnaire ou plomb de plongée), j'y ai aussi mis un interrupteur (c'est du courant alternatif, vous ne savez jamais dans quel sens ça va tourner).
- ce moteur risque de chauffer (je n'en ai pas encore vu un ne pas chauffer) et sa sécurité se mettre alors en route (il s'arrête, bonjour la cata !), prévoyez donc un ventilateur.
- du fil très costaud (nylon 50/100ème par exemple), c'est pour relier solidement les leurres entre eux et les faire tourner correctement sur le tournebroche.
- des sacs plastiques
Mise en forme
Avec le cutter, découpez le polystyrène en blocs de 1 unité de hauteur pour 4 de longueur, la largeur étant légèrement inférieure à la hauteur (par exemple, mes blocs font en centimètres : 2 x 8 x 1,5). Pour un leurre de 24 cm de long, il vous faudra un bloc de : 6 x 24 x 4,5. J'ai remarqué que les leurres ne nagent vraiment bien - c'est à dire tel que je les ai conçus "poppe et plonge" - que lorsque leur longueur n'excédait pas 4 fois leur hauteur ! J'ai essayé un leurre de 2 x 22 x 1.5 cm, c'est une catastrophe ! Il se lance très mal, il ne poppe pas, il ne frétille pas, il ne sait qu'aller sous l'eau tout droit ! Peut-être un leurre de traîne, mais pas de lancer !
Une fois votre bloc parallélépipédique fait,
Tombez les arrêtes au cutter, 3/4 de la longueur pour l'arrière et 1/4 pour l'avant (mais 2/3 et 1/3 marche aussi) :
Continuez la finition au papier de verre, en prenant soin de conserver une forme légèrement aplatie, pas un truc cylindrique (c'est pour ça qu'au départ la section du bloc est de 2 sur 1,5cm)... et qui ressemble vaguement à un poisson (RIRE : il faudra qu'un jour je m'amuse à imiter un poisson plat).
Cela ne prend pas 1 heure, en 5 minutes vous devez avoir fini.
Commencez au cutter une fente sur toute la longueur du ventre, continuez la en introduisant la tranche du papier de verre et en grattant bien dans l'axe sur toute la longueur pour l'agrandir, n'oubliez pas de retourner votre papier pour faire une fente régulière. Cette fente doit laisser passer l'armature en corde à piano, pas la peine de faire une tranchée ! Sur l'avant, l'anneau où viendra s'attacher la ligne est situé en bas, entre le centre et le tiers de la hauteur. Plus bas, le cormoran va sauter ; plus haut, il ne poppera pas assez.
Faites le biseau à l'avant au cutter, bien symétrique par rapport à la fente. Avec le côté rond de la râpe, évidez en creux sur le plan vertical cette face :
 |
 V - coupe verticale - V |
 H - coupe horizontale - H |
L'armature
Avec les pinces, faites l'armature, elle ressemblera à ça :
 |
Commencez par l'anneau de queue en coudant la corde à piano autour de la pince. La boucle n'est donc pas fermée, elle est simplement fortement mise en forme en serrant, avec la pince normale, les 2 brins contre le rond de l'autre pince. Plus vous serrerez près, plus la mise en forme sera réussie ! Si les 2 brins ne sont pas en face l'un de l'autre, reprenez-les avec les 2 pinces plates. Ensuite, faites la boucle de tête de la même façon, en mesurant la longueur nécessaire avec le bloc de polystyrène. Et finissez par la boucle du ventre en introduisant, au début, l'armature dans la fente pour voir la hauteur qu'il faut mettre. Coupez alors la corde à piano comme sur le schéma. |
Si vous faites vos tous premiers cormorans, allez voir plus bas le descriptif de mesure du lest nécessaire ; si vous le connaissez, enfilez l'olive sur l'armature comme sur ce scan :
Pour agrandir les petites olives (celles qui ont un trou insuffisant pour faire passer la corde à piano), il faut les repercer avec une mèche du bon diamètre à très petite vitesse et en mettant de l'huile.
Si comme moi vous vous passionnez pour ce leurre, vous allez en faire des dizaines par an (une centaine pour moi en 2003), je vous conseille vivement de faire un gabarit pour réussir vos armatures à tous les coups et en gagnant un temps fou. Ce n'est qu'un vulgaire morceau de bois dans lequel vous faites des trous au bon endroit, de diamètre suffisant pour y introduire des clous sans trop forcer (faites sauter les têtes à un ou deux, ça aide) :
 |
Commencez par enfiler l'olive sur l'armature, faites l'anneau de queue à la pince, repassez la corde à piano dans l'olive, puis installez l'armature sur le gabarit, faites passer la corde à piano dans les vis, mettez en forme l'anneau de tête en le pinçant. Une fois fait, enlevez l'armature du gabarit, reprenez la mise en forme obtenue (elle est vraiment sommaire) et finissez la puisqu'il manque la dernière courbure (sinon, il y aurait 5 vis, mais j'ai essayé, c'est trop galère). Bien entendu, ce gabarit n'est valable que pour des cormorans de même taille. |
Une fois fait, avec le fil nylon, ligaturez les brins l'un contre l'autre, un bon coup de cyanolite dessus et laissez sécher.
La décoration
Lavez-vous les mains et procédez à la décoration. Voici mes 4 couleurs préférées, le ventre restant toujours blanc :
- Gris : une large bande de crayon à papier 4B sur le flanc, puis le dessus au feutre gris
- Rouge : une large bande de stabilo rose sur le flanc, puis le dessus au feutre rouge de tableau
- Bleu : une large bande de stabilo bleu sur le flanc, puis le dessus au feutre bleu de tableau
- Vert : une large bande de stabilo jaune sur le flanc, (facultatif, cela dépend de mon humeur, au dessus un trait orange au stabilo), le dos est marron vert sombre en utilisant un feutre "Mali-Marker" marron (génial ce feutre).
- Je faisais aussi Aubergine : une large bande de stabilo rose sur le flanc, juste au-dessus un trait rouge fin au feutre de tableau, puis sur le dos un coup de violet.
Le biseau est rouge pour le signal sang (sauf pour le cormoran rouge où le biseau reste blanc) et un gros rond au feutre noir est le signal œil (au besoin, un coup de peinture à broder blanche avant).
Bien entendu, ce ne sont que des idées, vous pouvez vraiment vous éclater dans cette déco, en faisant des poissons bariolés avec des nageoires par exemple. Si vous laissez sécher quelques heures, les couleurs seront un peu moins éclatantes, mais vous n'en aurez pas plein les doigts et surtout elles ne couleront pas avec la résine.
Opération finale
Introduisez l'armature dans la fente en respectant bien sa position.
FACULTATIF : Recouvrez le leurre, sans trop soigner la finition, d'une couche de bande de renfort, et ficelez-la soigneusement en l'entourant avec le fil de nylon sans serrer. Il faut commencer par la tête. Sur l'arrière, pour que la bande épouse bien la forme, il faut mettre un ou deux coups de ciseaux longitudinalement et faire se superposer les bordures... mais le but n'est pas de recouvrir parfaitement le leurre, il est simplement de le renforcer, donc vous pouvez aussi découper 2 petites bandes ayant vaguement sa forme et les mettre de chaque côté, c'est plus simple mais moins "économique". Finissez les enroulements au fil nylon, sans serrer trop fort sinon le nylon enfonce le polystyrène ! Arrivé à l'anneau de queue, faites un nœud simple dans cet anneau et coupez en laissant un grand bout dépasser (pour l'enlever plus tard, lorsque la résine aura commencé à prendre).
Si j'ai mis que c'était facultatif, c'est que je ne le fais plus. Bien sûr, le cormoran résiste beaucoup moins aux poissons, mais sa "consistance" est plus proche de celles des vrais poissonnets et certains jours, lorsqu'on voit à quelle vitesse le prédateur recrache le leurre sur lequel il vient de se casser les dents, on comprend de suite l'intérêt de cette astuce. Donc plus de bande de renfort pour moi, c'est une perte de temps.
À savoir par cœur !!!
Les résines époxy demandent une température minimum pour catalyser (on dit aussi "durcir" ou "prendre") ! En dessous, n'en faites pas ou chauffez la pièce où vous travaillez (la résine se chauffe au bain marie).
Le travail de la résine peut être un cercle infernal car :
La résine chauffe en catalysant et
elle catalyse plus vite lorqu'il fait chaud !
Donc, plus elle chauffe, plus elle catalyse, plus elle catalyse, plus elle chauffe !!! |
Si jamais vous avez préparé une trop grande quantité de résine, elle va commencer à prendre dans le pot, donc à chauffer, avant que vous n'ayez réussi à l'utiliser totalement. Comme elle chauffe, elle va encore plus vite catalyser et dégager encore plus de chaleur, et s'il reste une grande quantité dans le pot, elle va devenir vraiment très très brûlante !!! Par exemple, j'ai vu mon pot de verre traverser ma planche à voile en y faisant un grand trou ! Le risque qu'elle s'enflamme est évident, mais ce à quoi je fais allusion, c'est le risque que vous vous brûliez en tentant une opération de la dernière chance ! C'est l'hôpital direct !!!
CONCLUSION : Si cela vous arrive, surtout n'entreprenez rien ! La seule chose à faire est de mettre immédiatement le pot dans le seau d'eau ! De plus, dans cet état de polymérisation extrême, la résine, à cause de la chaleur, se sublime (elle se transforme en gaz) et donc se rempli de bulles, une vraie catastrophe quand à sa solidité future… et à son aspect !
Préparation
- mettez la bouteille d'alcool à brûler à portée de main,
- joignez-y deux feuilles de sopalin
- posez du papier journal sur votre plan de travail
- posez sur ce journal les outils (pinces à bords plats, seringues) et les accessoires style mon portique
- prévoyez 2 petits récipients (style boîte film photo) pour y poser vos seringues (nécessité de les conserver prêtes à resservir au cas où il vous manquerai un peu de résine !)
- préparer un grand seau d'eau et mettez-le à vos côtés
- posez un sac plastique à l'endroit où vous allez préparer et mélanger la résine
- si vous avez un tournebroche : fixez les leurres les uns aux autres à la queue leu leu avec le fil costaud (au moins 50/100ème si c'est du nylon), faites 3 passages en prenant l'anneau de tête de l'un et l'anneau de queue de l'autre, nouez et serrez très très fort pour que les leurres tournent correctement tous ensemble. Coupez les brins au ras.
Posez des sacs plastiques sous l'endroit où seront suspendus les cormorans, ce sera bien pratique pour récupérer la résine qui va en tomber. Attachez l'extrémité de la file de cormorans à l'agrafe du tournebroche, puis l'autre aux émerillons et tendez !
- si vous n'avez pas de tournebroche : posez un sac plastique sous l'endroit où seront suspendus les cormorans ; posez les leurres à portée de main et préparez des épingles ou autres astuces pour suspendre les leurres au portique (j'enfile un hameçon n°4 à œillet dans une épingle)
- posez la pince à becs fins juste devant vous
- prenez le pot de yaourt et coupez au cutter la partie haute (ne garder que 3 à 4 centimètres)
- et la spatule.
La première couche de résine
Avec les 2 seringues, déposez dans le pot de yaourt les bonnes doses de résine (toutes sont différentes, la mienne actuellement, c'est une dose de catalyseur pour 5 de résine, souvent c'est 1 pour 2). Mélangez bien la résine avec son durcisseur. Top, la course contre la montre vient de démarrer !!!
Mettez le tournebroche en route ! Poser la résine sur le premier cormoran en commençant par la face et ses arêtes. Ne cherchez pas à "économiser", cherchez à aller vite ! Allez-y à grands coups de spatule bien pleine, il faut que la résine soit partout, qu'elle pénètre partout surtout, mais ce n'est possible que tant qu'elle est bien liquide ! Plus le temps va passer, plus elle va s'épaissir ! Une fois tous les cormorans enduits, vous pouvez revenir au premier et commencer à fignoler.
Nettoyez les seringues et autres outils à l'alcool à brûler, puis à l'eau savonneuse.
Si vous avez mis un tissu de renfort, lorsque la résine ne colle vraiment plus (entre 4 et 6 h plus tard dans le meilleur des cas), enlevez les fils qui relient les cormorans et le fil nylon qui tenait le tissu de renfort, égalisez la surface (en pressant avec les doigts ou en grattant avec une lame rasoir ou une râpe…) et laissez sécher un peu (n'attendez pas 3 jours !).
Les 2 autres couches et la finition
Passez le second coup de résine… laissez sécher … puis le dernier.
Enlevez les fils qui relient les cormorans, ébarbez, débouchez les œillets avec le poinçon puis mettez les anneaux brisés et les triples :
- Prenez un anneau brisé et enfilez-le à l'extrémité d'un des becs de la pince à bec rond,
- enfoncez le poinçon entre les deux spires de l'anneau pour l'ouvrir,
- glissez le triple,
- puis l'anneau du cormoran
- enlevez l'aiguille et tournez l'anneau à la pince à bec rond.
Quelques conseils
N'utilisez pas avant 3 jours, c'est un minimum pour le séchage !
Une solution de "rattrapage" du lestage, mais à faire à la maison et non au bord de l'eau, est de mettre du plomb sur la hampe du triple (je vous préviens, ce plomb casse la résine à chaque lancer, donc à réserver aux prototypes !). Faites à la queue de rat (râpe à bois ronde) un moule à plomb dans un demi bouchon de bouteille et coulez une petite olive le long de la hampe d'un triple, le scan ci-dessous vous montre le matériel mis en œuvre :
Enfoncez le triple dans le bouchon, mettez le serre-joint à la base et serrez le. Prenez une petite cuillère lisse et épaisse (manche métallique) et, surtout, tenez la avec une pince ! Posez le plomb dedans, mettez sur le feu et dès qu'il fond, coulez-le dans le moule. Vous pouvez démouler immédiatement, à condition de ne pas toucher avec les doigts ni le triple, ni le plomb.
Et voilà... mais c'est beaucoup plus simple à faire qu'à décrire.
Détermination du lest
 |
Armez votre leurre (triples + anneaux brisés). Prenez une petite boîte en plastique, faites-y 2 trous en haut dans lequel vous faites passer un fil (nylon ou autre) pour faire une petite anse. Faites également quelques trous dans le fond pour que cette nacelle coule (car nous allons faire le test dans l'eau). Attachez cette nacelle à la queue du leurre par le triple de l'armement final (ou par ce que vous voulez si vous n'avez pas mis de triple) ; mettez-y un peu de plomb… et testez dans un seau d'eau (douce ou de mer, cela n'a aucune importance). Rajoutez ou enlevez du plomb jusqu'à ce que le leurre flotte comme vous le souhaitez (pour le cormoran, il faut qu'il affleure la surface), tout en sachant que vous allez rajouter 3 couches de résine, soit au moins 6 grammes (et l'armement si vous ne l'avez pas mis). Le fait que vous testiez dans de l'eau douce, même si votre leurre est destiné à la mer, n'a pas beaucoup d'influence car, à cause du bas de ligne en acier, des vagues, des futurs coups de dents… le leurre doit flotter plus haut en mer. Une fois le test déterminé, il ne vous reste plus qu'à reproduire votre cormoran à l'identique… et on y arrive très bien, croyez moi… pour qu'il soit bon à chaque fois |
Quelques commentaires
Je vous recommande d'en faire plusieurs à la fois, c'est vraiment plus pratique :
Il est plus facile de rajouter une couche de résine (ou du fil de cuivre en cours de pêche) pour alourdir le cormoran que d'enlever de la choucroute à l'intérieur ! Je viens de le faire sur quatre, c'est vraiment une belle galère (un a même éclaté).
Comme vous le voyez sur cette photo, la meilleure solution - la moins pire en fait - que j'ai trouvé est de percer des trous, en espérant tomber sur le plomb et non sur la choucroute ! Dans le premier, la mèche doit tourner lentement pour être efficace, dans le second, je cherche encore l'astuce ! Donc allez-y mollo au début avec le lest (les trous se rebouchent avec des bouts de polystyrène, puis une mince couche de résine).
Durée de fabrication :
- mise en forme du corps : 5 mn
- mise en forme de l'armature : 5 mn
- décoration : 5 mn
- pose du tissu : 5 mn
- première couche : 5 mn
- attente de 4h à 6h (avec résine normale) avant d'enlever le nylon
- enlèvement du nylon, égalisation de la surface, ébarbage, nettoyage : 5 mn
- attente de 6h, percement du trou de lestage : 5 mn
- lestage : 5 mn
- attente de 4h à 6h
- reprise de la déco, seconde couche de résine : 5 mn
- attente de 12h
- troisième couche : 3 mn
- attente de 12h
- armement : 5 mn
- attente de 72h pour durcissement complet
TOTAL : même pas 1 heure ! Ça vaut le coup, non ? Surtout que je vous recommande à nouveau de les faire 4 par 4, cela fait gagner énormément de temps ! Ne pas oubliez que le plus long, c'est la préparation de la résine (c'est une course contre la montre, tout doit être sous la main) ; et après, le nettoyage des outils (laissez la résine sécher sur la spatule, elle s'enlèvera par plaques en tordant un peu dans tous les sens).
L'usage du four est fortement déconseillé ! Vous pouvez admirer ci-dessous le résultat d'un excès de cuisson (même pas énorme, je l'avais mis sur thermostat 2 au lieu de 1,5), presque tout le polystyrène à "fondu" dedans ! Tous n'ont pas souffert de la même façon, j'ai mis à gauche ceux qui ont été le plus touché ; mais je me répète, cela ne les empêchera pas de pêcher.

Celui en haut, tout en longueur, est un essai, il n'a même pas franchi le cap des "alpha release" (ébauche d'un prototype pour voir si c'est possible) ! Direct le fond du tiroir, option boîte en carton des trucs à ne pas faire ! Il est difficile à lancer (j'en suis resté tout con, je l'avais fait comme ça en pensant le lancer loin), il ne poppe pas et il a une nage totalement rectiligne !
Par contre, je vous recommande vivement de faire les déchetteries autour de vous et d'y récupérer un moteur de rôtissoire de four ! C'est fou ce qu'il va vous faire gagner comme temps... et comme résine ! Il suffit d'attacher les leurres à la queue leu leu avec un nylon costaud et rigide (50/100ème est un minimum), de planter une cheville dans l'axe du moteur puis d'y visser un crochet, d'y attacher votre guirlande de leurres, de faire la même chose de l'autre côté mais à un ou deux émerillons, et de tendre. J'ai oublié de vous recommander de fixer le moteur sur une planche de bois lestée d'un dictionnaire ou autre, et de le commander avec un interrupteur : chaque fois que vous allez couper le moteur, il a une chance sur deux de repartir dans l'autre sens… puisque c'est de l'alternatif.
Si en cours de pêche vous trouvez que le cormoran est insuffisamment lesté (il flotte à plat par exemple), prenez un morceau de fil de cuivre ou de plomb (fusible) et entourez-en :
- la hampe du triple arrière,
- si ce n'est pas suffisant, la boucle arrière de l'armature,
- si ce n'est toujours pas ça, le corps sur l'arrière comme sur cette photo.
Dans le sac à dos, j'en ai plusieurs mètres issus de la récupération d'un bobinage de moteur de machine à laver et je le fais systématiquement (c'est très rapide, même pas 5 minutes, et le résultat est toujours remarquable).
Sur un petit leurre, pour ne pas perturber sa nage, il n'est pas question d'y mettre des triples de brute (4x 2/0), donc il faut trouver autre chose… C'est fait :
Les petits triples sont doublés pour diminuer le taux de décrochage suite aux hameçons ouverts… et ça marche ! Cette solution n'est pas très légale en eau douce puisque la législation n'autorise que 2 hameçons par ligne.
Les bavettes
Pour les bavettes, c'est presque pareil, mais beaucoup plus minutieux (j'en ai fait, donc on y arrive)... trop long à faire pour moi... actuellement ! On ne peut pas tout faire, et les PN du commerce vont très bien. Je me contente actuellement de remplacer les bavettes cassées sur les PN que j'utilise (les loches sont des spécialistes du bris de bavette !).
La longueur, la largeur, la forme, la concavité et l'inclinaison de la bavette vont déterminer l'action et la profondeur de nage du poisson nageur. En effet, plus elle offre de la résistance à l'écoulement de l'eau, plus elle modifie la nage du leurre :
- La longueur : elle amplifie les mouvements, donc plus elle est longue, plus le leurre va plonger profond et nager amplement
- La largeur : elle déhanche le leurre. Plus elle est large, plus le leurre va nager amplement
- La forme : difficile de définir les conséquences de la forme sur la nage, mais regardez les bavettes des SSR et autres PN réputés, vous voyez de suite qu'elle ne ressemble à aucune autre,
- La concavité : plus la bavette est creuse, plus le leurre "frétille",
- L'inclinaison : plus la bavette est horizontale, moins elle fait plonger le leurre… et inversement.
Mais plus la bavette offre de la résistance à l'écoulement de l'eau, plus elle tire sur la canne ! Lorsque vous ferez vos prototypes, vous verrez comme c'est parfois "drôle" !
Pour réparer une bavette, prenez de la corde à piano, environ 5 cm pour une bavette de 2cm de long. Tournez-la délicatement et bien centrée autour d'un tube rigide (tube en cuivre de 10 ou 12). Ne vous inquiétez pas si elle ne conserve pas la forme, vous allez la forcer. Prenez du fil nylon de 30/100ème par exemple, ligaturez les 2 extrémités l'une contre l'autre (vous en prenez une, puis vous la serrez contre l'autre), et vous remontez vers la courbure sur 4 ou 5 mm, vous optenez une drôle de raquette de ping-pong miniature. Une fois fait, fignolez l'armature à la pince et donnez lui un angle par rapport à la ligature. Une fois que vous êtes content de votre œuvre, noyez la ligature dans la cyano. Lorsque la colle est sèche, posez votre bavette dans le leurre, ce qui impose au préalable d'avoir préparé sa place, puis un petit coup de cyano pour la maintenir en place. Ensuite, prenez du ruban adhésif style Scotch, posez le bien à plat sur l'armature, donc sans chercher à suivre le bord, plaquez-le bien, puis découpez le tour à la lame de cutter. Une fois terminé, il faut la rigidifier à la résine. Le plus simple, c'est l'époxy rapide. Remplissez la cavité où elle rentre dans le leurre, puis renforcez la base de sa tige en profitant du début de la prise. Mettez-en une autre couche dessus et dessous. Et pour finir, passez sur toute la bavette une couche de résine normale pour la solidité, préparée à l'aide d'un tournevis (par exemple pour ma résine actuelle, c'est 5 gouttes de résine et 1 de catalyseur), laissez durcir et votre poisson nageur est à nouveau prêt pour le combat ! Lorsque vous l'essayerez, s'il a tendance à partir d'un côté, rajoutez un peu de colle ou de résine sur la bordure opposée de la bavette, mais si vous avez pliée correctement la corde à piano, votre leurre devrait nager à la perfection.
Dernière modification de cette page : jeudi 29 juillet 2004 à 21:36