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Même si parfois mes propos, ici ou ailleurs, pourraient laisser supposer un "ego" démesuré de ma personne, je ne prétends pas être le mec qui sait tout. Bien au contraire, je revendique le droit de dire que je ne sais pratiquement rien (au sujet de la Nature, de ses occupants, de ses liens, de ses équilibres, de ses subtilités...) et de me tromper souvent. Comme vous, n'est-ce pas ?
Ceci étant dit, et comme tout le monde peut donner sa propre définition de ce qu'est un exercice physique, toutes les pêches sont sportives, à une ou deux exceptions près. Mais, pour moi, la pêche sportive est un tout petit peu plus restrictive, elle est surtout totalement liée à la notion "d'esprit sportif", lequel repose sur l'honnêteté et le respect de l'autre.
L'éthique de la pêche sportive s'appuie sur ces 2 valeurs.
Pêcher dans une réserve, harponner des poissons sur leur frayère, pêcher la nuit, conserver une espèce pendant sa fermeture... c'est interdit, pas la peine de se poser de question. Mais pour le reste, ce sera votre conscience qui vous "dictera" si c'est honnête ou pas.
Pêcher pendant des heures des juvéniles, même si on les remet tous à l'eau (tous ne survivront pas à cette capture, le pourcentage de décès dépend de l'espèce) fait parti des pêches pas sportives. En effet, il suffit souvent de se déplacer de quelques mètres pour arrêter l'hécatombe.
De même, vouloir à tout prix battre un record IGFA sur fil fin, sans se poser la moindre question sur le devenir de toutes les victimes qui finiront pas crever avec un hameçon planté dans la gorge, n'est pas très sportif. Même chose pour l'inverse, l'utilisation d'un matériel surdimensionné ne laissant aucune chance au poisson.
Mais là où notre honnêteté est souvent mise à mal, c'est dans nos récits. Ce n'est pas la peine de raconter de A à Z la prise de ce poisson trophée à la mouche... alors qu'en fait, il a été pris en traînant ! En traînant un streamer au bout d'une canne à mouche peut-être, mais en traînant (c'est un "classique" des mers tropicales, voilà pourquoi j'en parle).
Je le redis, c'est votre conscience, et rien qu'elle, qui doit vous dicter si c'est honnête ou pas.
Quelque soit sa taille, son espèce, sa "valeur", le poisson mérite d'être respecté (sauf lorsque c'est l'homme le responsable de la présence de cet "inconnu" dans ce biotope, tel les 3 piranhas pêchés dans la Garonne !).
Je ne suis peut-être - et même sûrement - qu'un grand con, mais chaque fois que j'entends quelqu'un à côté de moi jurer en traitant de tous les noms le poisson qu'il vient de manquer, je ne trouve pas ça un comportement sportif. Surtout que, dans 99% des cas, c'est une faute du pêcheur qui est la raison de ce raté !
Je respecte tellement le poisson que mon plus grand plaisir à la pêche, ce n'est pas le combat (lisez ce que j'en pense), mais c'est la recherche du pourquoi je "ne touche pas" alors qu'il me semble que les conditions sont bonnes. Par exemple, je passe des heures à poursuivre les chasses de thons, en les mitraillant avec mes 3 cannes à lancer armées d'un leurre différent : je lance "au plus loin", j'anime sur une dizaine de mètres... s'il n'y a pas de touche, je laisse là ce leurre (les thons sont toujours dans beaucoup d'eau), je saute sur une autre canne - et donc un autre leurre - et je relance dans la chasse... Les résultats ne sont pas souvent au rendez-vous, c'est frustrant (surtout pour celui qui m'accompagne s'il n'a pas les mêmes objectifs), mais que de joie lorsque les touches se succèdent à chaque lancer !
De la même façon, j'ai mes "secret spots". Contrairement à ce que vous pouvez penser, ce sont des endroits que je pêche très peu. Je préfère prospecter, encore et toujours, à la recherche d'autres coins magiques/magnifiques, tant pis si les heures se suivent sans la moindre touche ; et si vraiment j'ai "besoin" d'un poisson, je fais un tour sur ces coins secrets (ce qui ne veut pas dire que le poisson répondra présent, ou que j'y vais pour remplir le congélateur).
À propos du combat évoqué juste au-dessus, en bateau, lorsque le pilote sait ce qu'il faut faire, c'est fou comme ça devient facile... mais c'est lui qui fait tout, pas celui qui tient la canne.
Et pour finir cette petite leçon d'éthique sur la pêche sportive, je vais vous parler de la... conservation du poisson ! Pour moi, il n'y a aucune honte à conserver du poisson, même beaucoup de poissons. Mais il faut que cela soit fait en parfaite adéquation avec les "capacités de production" du biotope pêché. Pour être plus clair, je trouve stupide de remettre à l'eau tous les saumons sauvages que l'on pêche alors qu'il y en a des milliers qui passent tous les jours devant le camp de pêche... et tout aussi stupide de garder une seule truite dans l'année alors que c'est une des dernières "locales" de votre rivière sinistrée ! Donc, je me répète, il n'y a pas de honte à garder du poisson, à condition que cela soit fait avec intelligence et qu'il lui soit fait honneur ! Pour cela :
Difficile de répondre autre chose que : c'est la pêche sportive, mais pratiquée en mer ! OK, je sors...
Au début, je ne pouvais pas imaginer la pêche sportive en mer autrement qu'à la mouche car c'est elle que je pratiquais exclusivement depuis de nombreuses années en eau douce. Pour être tout à fait honnête, la pêche des carnassiers - sous toutes ses formes - a été ma spécialité à une époque, ce qui m'a valu une réputation de … (je vous laisse compléter) que j'ai cherchée à noyer dans l'art de la pêche à la mouche. Les poissons tropicaux m'ont vite remis à ma place ! J'avais du mal à trouver le poisson mais surtout, j'avais beaucoup de mal à toucher les beaux poissons que je voyais assez souvent… et je ne parle même pas de les sortir si, par bonheur, j'arrivais à les décider à mordre à ma mouche ! Le plus frustrant, c'était de devoir attendre que la marée descende, dégageant alors un peu de recul pour lancer ! Et la réponse vint ! Rendons à César ce qui lui appartient, je n'en ai pas eu l'idée tout seul (je me refusais de m'abaisser une nouvelle fois à des techniques aussi "vulgaires" !), c'est David Arles - très bon pêcheur à la mouche au demeurant - qui me refit passer le cap lors d'une sortie commune. Quelques (petits) bossus/barracudas plus tard, j'étais convaincu du plaisir que peut procurer ce type de pêche et j'investissais le lendemain dans du matériel lancer léger (un peu trop même, mais c'est une autre histoire)...
Ces pages sont dédiées à la pêche au lancer en mer. Si vous voulez rejoindre "La Carangue aux Yeux d'Or", site consacrée à la pêche à la mouche en mer, cliquez sur ce bouton
Dernière modification de cette page : mardi 05 septembre 2006 à 14:25